Ce samedi 14 Septembre, deux centres appartenant à la société Aramco situés en Arabie saoudite ont été les cibles d’une série d’attaques venues des airs (Champ de Khurais et usine d’Abqaïq).
L’information aurait pu se perdre dans le flot d’actualités relatant des faits similaires et courant dans la région, si celle-ci n'avait pas eu pour cible le précieux « or noir ».
Une bonne façon de braquer les yeux en plus des portefeuilles du reste du monde à l’Est. Pour rappel, avant cet attentat, 7 autres attaques ont eu lieu sur le territoire depuis Mai 2019 (dont 4 directement en lien avec l’industrie pétrolière).
Les dégâts infligés par les rebelles houthis à l'Arabie saoudite illustrent la quasi-impossibilité pour les autorités, même très averties et impliquées sur le sujet, de faire face à des attaques de drones soudaines et protéiformes. Et si les sites sensibles sont protégés par des radars et fusils brouilleurs, des drones autonomes, programmables et insensibles au brouillage GPS commencent à faire leur apparition.
Le pouvoir égalisateur de la technologie permet à de petites cellules terroristes de faire trembler des gouvernements. Des machines de 250 kg, sont capable d’effectuer des opérations complexes et de disparaître aussi rapidement qu’elles sont arrivées.
Quelles solutions ?
Le développement de Start-up expertes en sécurité aérienne ou l'intégration d'une division de lutte anti-drone pour les sociétés déjà existantes, (Cerbair, CS, Hologarde, Drone Defence) afin de fournir des solutions aux technologies variées et évolutives.
Identifier les menaces à venir.
Se doter d’un système de défense ultra-perfectionné.
Filtrer au maximum le développement des technologies pour qu’elle ne tombe pas aux mains d’acteurs non étatiques.
Détecteurs de drones par systèmes d’alerte.
Suivi en temps réel.
Identification de l’aéronef (analyse de la signature pour déterminer l’ami ou l’ennemi).
Nous n'en sommes encore qu'au début de l'ère du drone, il n'est donc pas simple d'identifier tout l'éventail des possibilités offertes par cette technologie. Pour développer une contre-mesure, il est malheureusement obligatoire de se confronter à une utilisation en dehors du cadre légal, pour en justifier la nécessité.
En quoi cela nous concerne t'il......
Nous parlons là, de drones conçus pour un usage exclusif de l'armée et en réalité plutôt difficiles à se procurer, mais les drones disponibles à la vente n'ont rien à envier à leurs homologues militaires.
A cet attentat s'ajoute une longue liste d'incidents ou assauts liés à des drones ces dernière années. Le survol du fort de Brégançon lors des vacances du président de la république Emmanuel Macron, l’atterrissage d'un drone lors d'un meeting d'Angela Merkel en Allemagne en 2013. La double explosion au Vénézuela contre le chef de l'Etat Nicolas Maduro, le crash du "drone Superman" de Greenpeace sur la centrale du Bugey en 2018, en passant par la livraison de colis dans la cour du centre pénitentiaire de Valence en 2017.
Des événements qui deviennent préoccupants et qui vont inéluctablement se multiplier, dans la mesure ou cette technologie est désormais à la portée du plus grand nombre.
.....et quelles répercussions probables ou effectives ?
L’EASA (Agence Européenne de la sécurité Aérienne) est en train d’élaborer une réglementation européenne unifiée pour les drones, qui sera effective courant 2020/2021. Celle-ci pourrait prendre en compte ces récents événements pour durcir la législation notamment, l’utilisation des drones pour les télépilotes.
Des mesures quant à la protection des manifestations publiques font leurs apparitions avec la mise en place d’une protection anti-drone, notamment au salon international de l'aéronautique et de l'espace, à l'aéroport du Bourget ou encore à la braderie de Lille. Lors de la coupe du Monde de football en Russie en 2018, les autorités russes avaient évoqué la mise en place d'un dispositif de brouillage électronique - en plus de zones d'exclusion aérienne autour des stades, des terrains d'entrainement et de certains hôtels.
Seront mis en place des contrôles plus fréquents des télépilotes et l'identification des personnes physiques à l'origine d'actes répréhensibles.
Obliger tous les drones à se connecter aux réseaux cellulaires lors de leur mise en service ou encore, la création d'unités spécialisées (gendarmerie, police) dans l'interception de drones et constituées de drones chasseurs.
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